En pleine guerre civile d'un pays d'Afrique Noire, Boris se souvient des années qu'il a passées avec Fatouma, Victoire, Serge et Djodjo au camp Paradis, une pension à l'écart du monde que tenaient Pa et Ma pour les protéger. Là-bas, on ne portait que son prénom et on ne jugeait pas les gens sur leur passé. Boris y a donc passé trois années de sa vie avec un enfant soldat, un autre n'ayant plus de bras, une Asiatique revêche et un petit affamé sans peur et sans loi. Or, leur oasis de paix fut mise en péril par l'écrasement de l'avion du président sortant. Ce dernier avait voulu se sauver avec cinquante millions de dollars volés dans les caisses du pays. Et alors que les partisans du président Logoba et ceux de Outoro s'affrontent pour récupérer le butin, Djodjo découvre la carcasse de métal et son trésor... [SDM]. Un drame social nuancé dépeignant une Afrique secouée par les guerres ethniques, le mauvais sort qui y frappe souvent les enfants et la corruption qui en éviscèrent les dirigeants. On vit avec les jeunes ces années de parenthèse qui leur permet de panser un peu leurs plaies, puis la tempête que provoquent à nouveau les hommes devenus fous face à l'appât du gain et la consommation de drogues. La narration s'y fait en un long flash-back qui permet de rassurer le lecteur quant à la survie de certains personnages principaux. La fin ouverte suggère que ce trésor servira à rebâtir un autre camp, mais en laissant entrevoir qu'une des jeunes protagonistes a posé des gestes très graves pour arriver à ses fins. Malgré la dureté du sujet et la conclusion qui fait frémir, ce roman, qui se lit d'une traite, demeure accessible et touchant. [SDM].