Dans la tête de Marguerite
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Dans la tête de Marguerite
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L'univers de Marguerite ne ressemble en rien à celui des autres adolescentes de quatorze ans. Autiste, elle supporte très difficilement les contacts physiques et a érigé autour de son corps une forteresse où elle vit à l'abri, comme en apesanteur, dans une solitude rassurante. Dans ses propres mots, l'héroïne raconte son histoire, elle qui a à peine deux ans lorsque tombe le dur diagnostic de sa maladie et trois de plus lorsque sa mère dépressive quitte le navire familial, incapable de supporter plus longtemps ses crises quotidiennes. Son père réorganise quant à lui son emploi du temps en fonction de ses besoins et se bat férocement afin de la faire intégrer dans une classe régulière. Marguerite s'épanouit ainsi grâce à la compréhension d'une enseignante exceptionnelle, mais également de Rose, sa gardienne adolescente, qui l'encourage avec une infinie patience à dépasser ses limites en pratiquant avec elle l'équithérapie et en l'initiant à l'aquarelle. L'art lui offre d'ailleurs la clé dont elle a besoin non seulement pour échapper au silence et à l'isolement, mais également pour accepter l'inacceptable lorsqu'un terrible drame survient... [SDM]. Un roman profondément émouvant qui donne à pénétrer les pensées d'une jeune fille atteinte du trouble du spectre de l'autisme. Les crises qui la laissent épuisée, la difficulté qu'elle éprouve à exprimer ses émotions, les impulsions qui la poussent malgré elle à commettre mille et une fois les mêmes bêtises, l'étonnement avec lequel elle découvre sa puberté, son besoin d'une routine rassurante, ses réactions démesurées, ses angoisses subites ou le regard rempli de préjugés que la société pose sur elle sont abordés à travers une narration pleine de sensibilité où l'héroïne raconte sa vie depuis sa naissance en levant le voile sur la manière différente dont les êtres souffrant de ce mal encore très mystérieux (qui n'est pas une maladie mentale) appréhendent le monde. Des métaphores judicieusement filées (avec le Petit Poucet ou le papillon qui s'extrait de sa chrysalide pour voler de ses propres ailes) viennent habilement renforcer le discours d'une grande justesse de cette jeune fille qui peut heureusement compter sur l'amour d'un père extrêmement dévoué et d'une gardienne qui la quitte malheureusement prématurément en la plongeant dans un deuil qui est également l'occasion de revenir sur l'abandon de sa mère et de le surmonter. Une lecture de grande qualité, qui pose un regard positif et délicat sur la différence au gré de très courts chapitres rédigés dans une typographie aérée. [SDM].
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