La nuit est tombée sur le musée des Confluences, dont la silhouette cristalline se dresse fièrement entre le Rhône et la Saône. Après s'être assurés que tout est bien en ordre, les gardiens quittent les lieux jusqu'au lendemain. Or, quelques instants après leur départ, un citron de Provence déploie ses ailes et quitte l'espace des papillons, bientôt suivi par une horde de fulgores, de sphinx et de nymphalides. Les voilà qui traversent la salle obscure des squelettes en effleurant la colonne du Camarasaurus, puis qui virevoltent au milieu des minéraux brillant de mille feux et des météorites projetant de la poussière d'étoiles. Leur ballet réveille les mammifères et les oiseaux, qui investissent à leur tour les lieux à bord de drôles de machines empruntées dans les salles consacrées aux inventions qui ont révolutionné la vie des hommes. La fête se poursuit avec une douce folie jusqu'à l'aube, où les noceurs, ivres de fatigue et de bonheur, se rassemblent devant un lever de soleil majestueux avant de regagner lentement leur étage, leur salle, leur socle... [SDM].