Patrice a l'impression de ne pas être à sa place dans le petit village de Saint-Mathurin, où il s'étiole jour après jour au contact d'une mère qui ne le comprend pas, de jeunes de son âge avec lesquels il a l'impression de ne rien avoir en commun, de caïds qui le terrorisent en le traitant de tapette et, surtout, d'un horrible beau-père, qui le houspille pour qu'il sorte de la maison et le considère comme un malade mental. Replié sur lui-même, l'adolescent passe donc l'essentiel de son temps enfermé dans sa chambre, où il s'évade en dessinant et en se tournant vers son monde imaginaire intérieur, là où "l'horizon est ouvert à l'infini" (p. 44). Ceci tout en ressassant des questions existentielles auxquelles il ne trouve aucune réponse: Pourquoi est-il né ici? Pourquoi son père biologique s'est-il enfui une semaine après sa naissance sans jamais donner de nouvelles? Pourquoi a-t-il fallu que Gabriel, son seul ami, aille vivre ailleurs? Comment on fait pour relier son univers à celui des autres? Mais, un jour, il réalise que les étranges personnages et paysages de ses dessins font étrangement écho à l'art aborigène australien. Une exposition sur le sujet étant justement en cours dans un musée de Québec, Patrice rassemble son courage et prend seul l'autobus en direction de la Vieille Capitale, où il fera des rencontres qui bouleverseront son existence.