Quand Chien Pourri découvre une valise de billets, le bandit Jean Navet lui demande d'en prendre soin. Il s'interroge sur la meilleure façon de dépenser l'argent et hésite à le partager avec les rats et les pigeons du quartier ou bien à le garder pour lui-même. Un autre épisode aigre-doux de cette série amusante, narrée dans un style mordant et un contexte très franchouillard, qui a pour héros un anti-héros, dont la grande naïveté (voire la bêtise) est en grande partie à l'origine de l'humour absurde qui imprègne l'ensemble. Le texte est en effet abondamment pimenté de joyeux jeux de mots, de boutades, de noms de lieux déformés, d'expressions prises au pied de la lettre et de clins d'oeil à des classiques de la chanson française que l'auteur se plaît à revisiter. De sympathiques caricatures donnent vie à cette pauvre ménagerie, qui puise sa force et sa joie de vivre dans le pouvoir de l'amitié. Cette dernière triomphe au terme du récit, alors que Chien Pourri retrouve ses poubelles et rapporte le butin aux policiers en réalisant que "la vraie richesse est à l'intérieur de soi" (p. 84). [SDM]