Yan, dix-huit ans, est incarcéré, accusé d'avoir poignardé le père de Deborah, sa petite amie. Il refuse obstinément de répondre aux questions, celle de sa mère, de son avocat, de ses codétenus, quitte à provoquer les larmes ou les coups. De parloirs en parloirs, pourtant, c'est une autre histoire qui se dessine autour de lui. Son amour pour Déborah, maltraitée par un père alcoolique et violent, une altercation qui se solde par un geste définitif. Folie passagère? Légitime défense? Préméditation? Face à ceux qui l'aiment et le poussent à parler et se défendre, comme à ceux qui le provoquent ou l'agressent, Yann oppose un silence buté et presque suicidaire. Qui tente-t-il de protéger en restant muré dans ce silence qui aggrave son cas? On devine l'existence d'un terrible secret, mais il faut attendre les dernières pages pour qu'il nous soit révélé. [SDM]. Un court roman noir qui décrit avant tout le monde violent de la prison: ses bruits, sa pénombre, ses odeurs, sa promiscuité, ses cris et ses bagarres. L'atonie du personnage principal imprègne la narration. Bien menée, l'intrigue repose sur une écriture économe, faite de phrases courtes et de sensations brutes. Un roman à fleur de peau, tout en empathie. L'édition du livre est très soignée: interlignes, larges marges, belle couverture. Un texte aéré pour un atmosphère parfois étouffante. [SDM].

"Les silences y sont souvent plus forts que les mots..."--Couv.