Récit autobiographique témoignant, avec réserve et économie de mots, de l'enfance heureuse de l'auteur auprès de ses parents, ses soeurs et ses grands-parents qui partagent un humble logement dans une grande ville du nord de la Chine. La vie s'assombrit alors que Mao est porté au pouvoir, que la Révolution culturelle est imposée. Sous le regard triste de l'enfant, sa voisine raffinée, qui lui avait fait découvrir Mozart, est arrêtée et déportée et son père est envoyé en camp de rééducation. Sa famille s'adapte tout de même à ce nouveau régime, brûlant toute trace compromettante. À son tour, Chen entre à l'école ou il est endoctriné et enrôlé dans les petits gardes rouges. Lorsque son grand-père, auquel il est très attaché, décède et que sa grand-mère, éleveuse de volailles, voit sa basse-cour décimée par les autorités, il prend conscience de l'injustice qui s'est abattue sur sa famille et son pays. À la mort de Mao, dix ans ont passé. Son père revient changé et amaigri. Chen entre au collège, puis aux Beaux-Arts et part vivre à l'étranger, tout en gardant un attachement aigre-doux à son pays.