"j'espionnais aux fenêtres / je voulais voir les gens pas de vêtements / les gens tout nus / les gens seuls / les gens comme ils sont / quand personne ne regarde / quand les statues fatiguées / peuvent enfin / baisser les bras" (p.14). Grandissant en silence entre les morts qui peuplent sa famille et la menace qui plane au-dessus de lui dès qu'il quitte sa maison, un garçon devient volontairement le paria du quartier, celui qui grogne lorsque les plus jeunes s'approchent de lui au parc, qui casse la vitre de l'école pour l'explorer un samedi matin, qui s'embarre trop souvent hors de chez lui et qui observe seulement les filles de loin. Mal dans sa peau, ayant constamment l'impression qu'il vient d'un monde parallèle ou d'une autre planète, il découvrira dans les braises du feu qui le ronge une nouvelle version de lui-même, une version prête à affronter la vie qui s'ouvre devant lui.