Bei-Fang, une jeune Chinoise émancipée de 17 ans, est convaincue que Sijie est l'amour de sa vie et rêve de l'épouser. Or, avant de lui donner sa bénédiction, son père exige qu'elle quitte Beijing pour passer un an chez sa grand-mère, qui habite un village rural fortement ancré dans les traditions et perdu dans l'immensité des rizières qui s'étendent de l'autre côté du pays. Furieuse d'avoir été séparée de son amoureux par ce père qu'elle ne comprend pas, Bei-Fang débarque à contrecoeur dans ce coin de pays peuplé d'hommes et de femmes qu'elle a déjà catégorisés comme étant rustres, grossiers et ignorants. Que pourrait-elle attendre de plus de ces gens qui vivent au rythme d'un gong qui annonce les repas et la fin de la journée de travail? Et pourtant, son approche du monde changera au contact d'An-Mei, sa cousine qui lui était jusqu'alors inconnue, et de Lin-Lin, son aïeule qui lui ouvre les portes de sa mémoire pour lui faire découvrir le véritable pouvoir des mots et de l'amour. En effet, Bei-Fang, qui reniait toutes les traditions ancestrales, réalisera que " la vie est faite de toutes les vies, de toutes les passions, de toutes les tristesses et de toutes les joies, qui voltigent étourdiment au-dessus du présent [et que n]ous ne pouvons tracer notre propre chemin qu'en comprenant les pas qui nous ont précédés" (p. 134).